Saint François et la première crèche de Noël

 

― Curtis Peter Van Gorder

 

François aimait beaucoup les biens de ce monde, et surtout les somptueux habits qu’on trouvait dans le magasin de son père, un riche marchand d’Assise ! C’était un élégant jeune homme et un joyeux luron. Ce n’est pas sans raison que l’un de ses biographes le surnomme « le roi de la fête »...

 

Mais à 20 ans, brusquement, sa vie bascula. Avec ses compagnons, il partit se battre contre une ville rivale. Il fut emprisonné et demeura en captivité pendant plus d’un an. Il en revint très affaibli par une grave maladie.

           

C’est dans cette épreuve que François réalisa que vivre, ce n’est pas seulement s’amuser, mais que c’est en aimant Dieu et son prochain que l’on trouve la paix de l’esprit. Pour avoir distribué aux pauvres les richesses familiales, il fut déshérité par son père. Alors, renonçant à ses autres possessions et privilèges, il se mit à parcourir la campagne en chantant les louanges de son Créateur aux accents des hymnes qu’il improvisait. Nombre de ses anciens compagnons, et d’autres, attirés par sa sincérité, par son zèle et par sa joie, se joignirent à lui pour vivre le vœu de pauvreté. C’est ainsi que naquit l’ordre franciscain.

           

François aimait ses semblables, aussi bien les riches et les puissants qui habitent dans des palais, que les mendiants qui vivent dans la rue. Il aimait aussi les animaux, et on dit qu’il avait le don de communiquer avec eux. On rapporte même qu’il apprivoisa un loup féroce qui avait semé la terreur parmi les habitants de Gubbio, en Italie. On dit aussi qu’il demanda à l’Empereur de passer une loi pour qu’à Noël tous les oiseaux et les autres animaux, ainsi que les pauvres, reçoivent une double portion de nourriture, « afin que toute créature ait l’occasion de se réjouir dans le Seigneur ».

           

François était toujours en quête de nouvelles façons de mettre les vérités de Dieu à la portée des plus simples. En 1223, à Noël, il voulut montrer aux habitants de la ville de Grecio, où il était de passage, à quoi ressemblait le lieu où Jésus était né. Ayant découvert une grotte à proximité du village, il la transforma en une étable, très rudimentaire. Saint Bonaventure (mort en 1274), auteur de La Vie de Saint François d’Assise, raconte ce qui suit : 

 

« Alors il confectionna une mangeoire, y plaça de la paille et fit venir un bœuf et un âne. Les frères y furent conviés et les habitants accoururent. La forêt résonna de leurs chants et cette nuit vénérable fut rendue glorieuse par une multitude de lumières étincelantes et les échos puissants des psaumes de louanges. L’homme de Dieu [Saint François] se tint devant la crèche, rempli de piété, le visage inondé de larmes et rayonnant de joie. Puis il prêcha sur la Nativité du Roi pauvre. Et, incapable de prononcer Son nom, tant il était étreint par la tendresse de Son amour, il L’appela le Bébé de Bethléem. »

           

Saint François est aussi considéré comme le « père des chants de Noël » car il fut le premier à inclure des chants dans la célébration de la Nativité. Dans son enfance, il avait probablement appris davantage à l’école des troubadours — ces compositeurs et interprètes ambulants — que des prêtres de Saint Georges d’Assise où son père l’avait envoyé faire ses études. C’est peut-être pourquoi il aimait tant à exprimer son adoration de Dieu par de joyeux chants de louange. Cette joie était contagieuse. Et elle le demeure.

 

 

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